Le premier enseignement de Bouddha
Le Sermon de Bénarès


Ce sutta est l'enseignement essentiel du Bouddha. Fondamental et très profond, cet exposé est cependant, souvent négligé au profit de commentaires sur des enseignements qui vinrent plus tard.
Deux mois après avoir atteint l'Éveil, le Bouddha se rendit à Sarnath où il donna son premier enseignement au parc des Gazelles, devant cinq ascètes qui avaient été naguère ses compagnons sur le chemin..
Cet enseignement connu sous le non pali de Dhammacakka Sutta (sermonde la roue du Dhamma), fonde toute la prédication future du Bouddha, exposant les Quatre Nobles Vérités et l'Octuple Noble Sentier.
Il est difficile de prétendre connaître le bouddhisme sans avoir lu et étudié ce sutta.


LA MISE EN MOUVEMENT DE LA ROUE DU DHAMMA

La loi du Kamma

Le Bouddha enseigna qu'il existe un ordre dans le monde physique, un ordre dans les mouvements et les actions des corps célestes, un ordre qui fait se succéder régulièrement les saisons, un ordre grâce auquel les graines deviennent des arbres, les arbres donnent des fruits et les fruits donnent des graines.
Ce sont les niyamas, ou lois universelles, qui créent l'agencement de la nature. Il existe de même un ordre moral dans la société humaine.
D'après le Bouddha, cet ordre moral n'est pas assuré par un Dieu créateur, mais plutôt par le Kammaniyama, la loi de l'action. 
Si des actions vertueuses sont accomplies, l'ordre moral est bon. 
S'il est mauvais, c'est que des actions non-vertueuses ont été accomplies.
Telle est la loi universelle du Kamma et de vipaka, Kamma se référant aux actes individuels et Vipaka désignant leur résultat.
Selon cette loi, la conséquence de l'acte suit l'acte, aussi sûrement que la nuit suit le jour. La doctrine bouddhique de la relation de causalité ne postule pas qu'une cause unique produise un événement donné.
Les phénomènes ou les événements sont produits par une multiplicité de cause où de conditions. Il n'existe pas de cause unique ni aucune cause première à l'origine d'un effet particulier.
La question d'un premier événement ne se pose pas, car un premier événement ne peut jamais être découvert.
Le bouddhisme ne cherche pas à prouver l'origine première des choses. 

Le Bouddha décourageait les spéculations philosophiques concernant l'origine du monde, l'existence d'un dieu créateur, la vie après la mort, etc., car elle ne servent à rien pour vaincre la souffrance humaine.

Il prenait l'image d'une blessure par flèche. La première chose à faire, en pareil cas, est de retirer la flèche. Si au contraire, on tient absolument à savoir qui a décroché la flèche, d'où elle est venue, de quel genre de flèche il s'agit et ainsi de suite, on pourrai mourir avant d'avoir trouvé les réponses.

C'est pourquoi le Bouddha  affirmait qu'au lieu de s'engager dans des spéculations inutiles on doit, plutôt, comprendre la vérité de la souffrance (dukkha) et le chemin pour triompher de la souffrance. 

Les deux extrêmes

Celui qui à renoncé à la vie du monde ne doit pas s'abandonner aux deux extrêmes. Quels sont ces deux extrêmes?
C'est se complaire dans les objets désirables pour les sens, ce qui est bas, vulgaire, terrestre, vil, indigne et sans profit et c'est se vouer aux mortifications, ce qui est douloureux indigne et sans profit.

Le chemin du milieu


Et quel est ce chemin du milieu?
C'est simplement le Noble Octuple Sentier, à savoir: la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l'action juste, l'attention juste, la concentration juste. Tel est le Noble Octuple Sentier réalisé par le Bouddha.
Il donne la connaissance, il conduit à la tranquillité et à la connaissance suprême.

Les Quatre Nobles Vérités

 


Voici la Noble Vérité de la souffrance:
La naissance est souffrance, vieillir est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance, le chagrin et les lamentations, la douleur et le désespoir sont souffrance, être uni avec ce que l'on n'aime pas ou ce qui déplait est souffrance, ne pas obtenir ce que l'on désire est souffrance. En bref, les cinq agrégats de l'attachement sont souffrance.


Voici la Noble Vérité de l'origine de la souffrance:
C'est le désir, lié au plaisir et à la convoitise, qui produit les renaissances. Il fait ses délices de ceci et de cela, autrement dit, c'est le désir tendu vers le plaisir des sens, le désir de l'existence ou du devenir et le désir de la non-existence.
Voici la Noble Vérité de la cessation de la souffrance:
C'est la complète extinction du désir, l'abandonner y renoncer, s'en libérer, s'en détacher.


Voici la Noble Vérité du sentier conduisant à la cessation de la souffrance:
C'est simplement le Noble Octuple Sentier à savoir: la compréhension juste, la pensée juste, la parole juste, l'action juste, les moyens d'existence justes, l'effort juste, l'attention juste, la concentration juste.
Chaque texte du Sutta commence par les mots: "Ainsi ai-je entendu". Ce sont les paroles prononcées par le Vénérable Ânanda, lors du premier concile, réuni trois mois après la disparition du Bouddha.
C'est au cours  de cette rencontre de la Sangha que les enseignements du Bouddha furent colligés pour la première fois afin d'être récités et appris par coeur.

Le Vénérable Ânanda était le cousin germain du bienheureux et fut son serviteur personnel pendant vingt-cinq ans.
Lorsque le Bouddha souhaita qu'Ânanda devienne son serviteur, ce dernier mit, dit-on, huit conditions à l'acceptation de cette fonction:

1- Le Bouddha ne devra lui donner aucune robe parce qu'il est son serviteur.
2- Il ne devra pas avoir part à la bonne nourriture que reçoit le Bouddha.
3- Il ne devra pas être prié de demeurer dans la chambre odorante du Bouddha, mais devra avoir sa propre cellule.
4- Il ne devra pas accompagner le Bouddha si quelqu'un l'invite à visiter sa maison et à partager son repas.
5- Il devra avoir le droit d'accepter toute invitation au non du Bouddha et, une fois l'invitation acceptée, le Bouddha sera alors tenu de se rendre chez son hôte.
6- Il devra être autorisé à introduire à tout moment auprès du Bouddha un fidèle venant d'un endroit éloigné.
7- Il devra soumettre au Bouddha tout problème dès qu'il apparaît.
8- Le Bouddha devra lui répéter chaque enseignement prononcé en son absence.
Le Bouddha donna son accord et Ânanda devint son serviteur.
Ces quatre premières demandes montrent qu'il ne souhaitait pas retirer de bénéfice personnel de sa situation.
La dernière condition est très importante quant à la formule "ainsi ai-je entendu", car elle montre que le Bouddha répétait toujours à Ânanda ce qu'il avait dit en son absence; ce dernier connut ainsi la totalité des enseignements prononcés pendant les quarante-cinq années de prédication.

Après le décès de Bouddha, le principale disciple, décida de tenir un concile pour que soient préservés et gardés purs les enseignements du Bouddha.
 
Retrouvez l'intégralité du sermon de Bénarès avec le livre: 
Le premier enseignement du Bouddha de: DR.REWATA DHAMMA aux éditions Claire Lumière
site internet des éditions Claire Lumière