Élément emblématique fondamental, étape obligée sur le chemin de la connaissance , partie intégrante de l'offrande puisqu'il est à la fois chaleur et lumière, le feu symbolise surtout la purification et la flamme l'impermanence dans le devenir et le changement.
Le feu symbolise aussi la grande connaissance ou sagesse qui anéantit les obstacles à l'Eveil.
Aujourd'hui encore, comme au fil des siècles le feu demeure le purificateur par excellence. En cas de maladie, quelquefois pour libérer un lieu ou un être d'une influence néfaste, pour s'assurer qu'un endroit est propice à bâtir, un lama est convié à accomplir le rituel du feu, soigneusement codifié et consciencieusement exécuté.
Sinon, la force perverse peut prendre inopinément le dessus et exercer des ravages dont une seule puissance supérieure serait en demeure de venir à bout.
C'est aussi pourquoi avant d'entamer la cérémonie, son exécutant doit être lui-même soumis à des exercices préalables de purification complète.
Le genévrier, l'encens ou tout bois parfumé peut faire l'affaire. Selon l'importance du mal à contrecarrer ou à combattre, un ou plusieurs moines sont appelés à exercer leurs talents conjugués, généralement accompagnés de récitations de mantras et de l'intervention du tambourin rituel damarû afin de renforcer l'efficacité de l'ensemble de la pratique.
Le plus connu des rituels bouddhistes du feu en Occident est la lampe à beurre. D'origine tibétaine, fabriquée avec du métal le plus précieux au plus humble, elles sont une offrande au triple joyaux.
Remplies de beurre de dri ou d'huile végétale, elles illuminent par plateaux entiers les autels des temples bouddhistes.
Intégrer la mort à la vie fait partie du quotidien du Bouddhiste. Du moins pour nombre d'entre eux, l'une n'existe pas sans l'autre.
Tôt ou tard la mort viendra, y penser et s'y préparer peut se révéler utile quand elle arrive.
La pensée de la mort demeure constamment dans l'esprit du pratiquant.
Mais loin d'être triste ou morbide, cette pensée est une incitation à utiliser chaque moment de l'existence pour accomplir cette transformation intérieure, à ne pas gaspiller un seul instant de notre précieuse vie humaine.
Dans la tradition Bouddhiste Tibétaine, le maître de la mort est une divinité farouche, à l'aspect terrible, il est "celui qui délie des entraves" et porte le non de Yamantaka.
Il est représenté avec une ou plusieurs têtes de taureau, avec ou sans parèdre féminine, avec ou plusieurs paires de bras.
Cette ambivalence exprime la conception Bouddhiste de métamorphose perpétuelle qui régit l'existence elle-même.
Le sentiment profondément conscient que la mort s'inscrit dans l'ordre naturel des choses n'exclut pas qu'elle soit marquée par des rites.
Au contraire , l'agonisant est accompagné afin de franchir sereinement les étapes de ce bout de chemin, et une fois que le principe de vie a quitté le corps, prières et cérémonies se poursuivent pour le mener à bon port sur les sentiers tortueux de l'entremonde.
Le Lama officiant ou un astrologue est consulté afin de déterminer l'ordonnance des rites et le moment le plus favorable à leurs accomplissement.
Le bûcher mortuaire était généralement réservé aux grands maîtres accomplis, seuls les plus révérés d'entre eux étant embaumés.
Le Bouddha lui-même a été incinéré, et bien que son corps physique n'ait laissé aucune cendre, quelques fragments d'os ont été récupérés par les fidèles pour êtres enchâssés dans huit grands stûpas.