LEXIQUE des mots bouddhistes

Merci à SADDHÂNANDA-Robert BRANDT-DIENY du Site officiel de l'Union des Bouddhistes de Langue Française www.bouddha.ch   pour les bases ce lexique.
 
Abhidharma :  commentaires métaphysiques sur l'Enseignement du Bouddha, faits par ses disciples ou des maîtres lors de la division des écoles au 3è siècle avant J.C.

Abhiseka :  consécration d'un disciple, moine par le maître, le gourou, se déroulant en plusieurs étapes, correspond à l'onction de la tradition chrétienne.

Anattâ : ou sans soi-même – "anatman" c'est la doctrine fondamentale du Bouddhisme sans la compréhension de celle-ci, une connaissance du Bouddhisme est tout à fait impossible, Cela se résume à l'impersonnalité de l'existence du Soi.

Arhat : destructeur, celui qui a écrasé les ennemis intérieurs. Ce mot désigne celui qui est allé au-delà de la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort, qui à réalisé l'absence d'ego et éliminé toutes les émotions négatives et les souillures par la pratique du petit véhicule, mais n'a pas encore atteint l'état du Bouddha parfait. Il demeure dans un état dépourvu de souffrances mais il lui reste encore des étapes à franchir avant de devenir un être totalement réalisé.

Âsana :  posture assise; peut se compléter avec des mudrâs.

Avijjâ - Avidyâ : l'ignorance, aberration, égarement, source primordiale de tous les maux de ce monde.

Âyatana :  les douze bases dont dépend le processus mental.

Bhâvanâ :  développement mental selon les deux procédés de la tranquillité de l'esprit et de l'inspection de celui-ci.

Bodhi :  but suprême du Mahâyâna, à savoir l'Éveil.

Bodhicitta :  c'est tout d'abord le désir d'atteindre l'Éveil parfait pour le bien de tous les êtres puis l'entrée dans la pratique spirituelle qui seule permet l'accomplissement de ce but.

Bodhisattva :  être ou disciple éveillé, destiné à être un bouddha futur en raison de son renoncement à entrer dans le Nirvâna pour sauver les autres êtres.

Bojjhanga :  les sept facteurs de l'Éveil.

Bouddha :  être pleinement éveillé, libéré de toutes les passions.

Chakra :  la roue, un des sept précieux biens et aussi centre énergétique reliant les canaux subtils.

Cetanâ : les volitions déclenchant les actions.

Citta :  esprit ou conscience ou état de conscience, synonyme de Vijñâna.

Cittamâtra école dite de l'Esprit seul fondée par Asanga admettant la vacuité tout en affirmant l'existence de l'esprit.

Dâkinî :  Divinités d'un rang inférieur correspondant aux cinq dhyâni-bouddha, aux quatre gardiens du mandala,...

Deva : êtres célestes organisés selon différentes catégories.

Dhâranî :  texte d'invocation sacrée, formule méditative, faisant partie d'une pratique rituelle: Dai Shin Dharani, le rituel des morts japonais.

Dharma :  à l'origine, le mot dharma désigne la loi unique à laquelle sont soumis les phénomènes et les différentes lois qui régissent l'univers. Progressivement, l'aspect cosmologique s'est affaibli et le terme de dharma en est venu peu à peu à désigner essentiellement l'enseignement de Bouddha et sa doctrine.
Dhâtu :  les éléments parties fondamentales constituantes d'un tout.
Dhyâna : "absorption" état méditatif profond dans lequel on parvient à l'extase ou Jhâna.

Dhyâni-Bouddhas : dénommées faussement bouddhas de méditation, ils correspondent aux antidotes des cinq poisons qui obscurcissent le mental de l'être humain.

Ditthi : vue, croyance, opinion, inspection se rapportant aux vues erronées.
Gâthâ :  passage poétique, contenu ou non dans un sûtra, ou vers à connotation didactique.

Heruka :  forme courroucée des déités, " buveur du sang " de l'ego!.

Hetu :  relation causale ou racine conditionnante.

Hînayâna  ou Théravâda :  Véhicule dit inférieur mais primordial car à la base de tous les autres dans l'énoncé de l'enseignement du Bouddha Shâkyamouni, enseignement à partir duquel le but suprême est le Nirvâna.

Indriya :  facultés des 22 phénomènes.

Jarâ :  vieillesse, déclin.

Jâti :  naissance sous quatre modes.

Javana : Impulsion, phase du processus de la conscience.

Jhâna :  état d'absorption, extase, état de conscience avancée.

Jîva :  Principe vital.

Kalpa :  Cycle temporel de la cosmologie indienne.

Kanjyour :  Recueil des 108 textes sacrés du Bouddhisme tibétain.

Karma :  loi de causalité dans la philosophie bouddhiste

Karûna : Que l'on a traduit par compassion et qui signifie plutôt conjointement le désir et l'action de soulager autrui de sa souffrance.

Kasina :  Désigne un tout, complet et entier, moyen de produire et développer la concentration de l'esprit.

Kâya :  Accumulation, groupe, corps.

Klesha :  Souillures désignant les passions qui altèrent la nature immaculée de l'esprit.

Kusala :  ou karmiquement bonnes, akusala est le contraire

Lama :  Terme désignant le maître des écoles tibétaines, on peut aussi le traduire par "ami spirituel", il connote un sentiment de proximité, de bonté et de guidance dans ce qui est noble, et évoque une personne avec laquelle nous avons un lien profond.

Mâdhyamika : désigne le caractère médian de l’école de la Voie du Milieu instiguée par Nâgârjuna, prônant la Vacuité des êtres et des phénomènes.
Mahâmudrâ : ou grand symbole, but de la voie tantrique de l'anuttarayoga tantra.

Mahâsânghika :  désigne l'école de la grande Sangha (incluant religieux et laïcs) dont la Voie du Milieu est issue, elle peut aussi désigner l'assemblée des 500 arhats.

Mahâyâna : (1) désigne le Grand Véhicule. (2)le Grand Véhicule courant réformiste proclame son désaccord contre l'écart sans-cesse grandissant des moines et de la communauté laïque (Au 1er siècle après J.C.).

Maitreya :  émanation messianique du Bouddha du Futur qui apparaîtra 5 000 ans après la mort du Bouddha Shakyamouni.

Majjhima-patipadâ :  La voie du Milieu désignant, en particulier, l'O.N.S.

Mandala :  support d'initiation et de méditation qui prend en compte non seulement l'être humain - son corps, sa parole, son esprit - mais le monde extérieur tout entier - cosmique et astrologique. Par sa pratique complète il permet d'atteindre l'Éveil, l'état de Bouddha, en une seule vie.

Mâna :  l'orgueil, l'un des dix liens disparaissant avec l'obtention d'état d'arahat.

Mano-dhâtu :  élément de l'esprit.

Mantra :  formule sacrée répétitive destinée à une divinité ou au Bouddha dont les fréquences sonores ont un impact certain, voire magique, sur le processus méditatif et contemplatif.

Mettâ :  bonté dans l'acception de " tout Amour "

Mudrâ :  geste ou positions des mains dont les principales correspondent à des périodes de la vie du Bouddha, et sont peu utilisés, par les laïcs - même les religieux, à l'exception de ceux de la méditation. D'autres mudrâs complexes font partie des rituels tantriques.

Nâgâ :  serpent qui protégea Bouddha des intempéries lors de ses méditations

Nâma-rûpa : esprit et corporéité: quatrième lien de l'origine conditionnée

Nimitta :  marque, signe, image mentale surgissant dans l'esprit concentré

Nirvâna :  la cessation permanente de la souffrance et de ses causes. Ce terme revêt divers sens selon les différentes écoles du bouddhisme.
Nîvarana :  empêchements, obstacles à l'esprit en voie d'Éveil

Paccaya :  conditions ou conditionnement des phénomènes

Padma :  lotus

Pâramitâs :  perfections au nombre de six ou dix selon les écoles

Paticca-samuppâda :  origine conditionnée ou conditionnalité de tous les phénomènes, c'est à dire les douze chaînons de la roue de la Vie.

Prajñâ :  compréhension, connaissance, intelligence.

Prajñâ-pâramitâ :  sixième des perfections, considérée comme la plus importante par le Mahâyâna. Son soûtra, sous sa forme condensée est récité une à plusieurs fois par jour dans le monde bouddhiste mahâyâniste.

Pratyeka-buddha :  stade suprême d'évolution theravâda, à savoir devenir bouddha-pour-soi, en ne s'ouvrant pas les portes bodhisattviques.

Preta :  êtres fantomatiques affamés errant dans l'attente d'une réincarnation.

Pûjâ :  cérémonie rituelle d'adoration, de vénération, de dévotion, d'offrandes.

Rigpa :  état de présence claire et discernante sans attachement et sans conditionnement.

Sâdhana :  méthode spirituelle d'accomplissement pour réaliser la Voie vers l'Éveil par le contrôle du mental et du corps en éliminant progressivement tout ce qui est superflu à la concentration et à la méditation. Le Tantrisme en revendique la paternité soit par invocation, soit par méditation, soit par visualisation du Bouddha (ou d'autres divinités selon l'école suivie). 

Samâdhi :  état dans lequel l'esprit est fermement fixé sur un seul objet, ou unicité de l'esprit
Samatha :  méditation de la paix de l'esprit, visant à rendre l'esprit clair et tranquille. C'est la base de toutes les concentrations. Il s'agit de se détendre de manière simple et naturelle, de demeurer calme et conscient dans l'instant présent.
Samsâra : cycle des renaissances ou transmigration perpétuelle, désignant l'océan toujours agité de la vie.
Sangha :  communauté monastique, au sens le plus large, l'ensemble des pratiquants du bouddhisme.

Sankhâra :  formation ou état de formation.

Sati-patthâna :  de Sati présence d'esprit et patthâna, signifiant l'application consistant à avoir notion de la présence d'esprit.

Shrâvaka :  auditeur du Bouddha, disciple dans un sens restreint.

Shûnyatâ :  vide ou vacuité, les formes d'existence sont dépourvues de permanence, de personnalité, de vrai bonheur.

Skandha :  nomme les cinq agrégats. Ce sont les cinq aspects sous lesquels le Bouddhisme résume tous les phénomènes mentaux et physiques de l'existence à l'homme ignorant, comme étant son ego.

Soûtras :  Textes canoniques prononcés en majeur partie par le Bouddha lui-même ou énoncés dans la suite de la Transmission du Dharma par des grands patriarches. On a tendance à attribuer au Bouddha nombres de soûtras dont il ne serait pas l’auteur formel, comme le soûtra du Lotus.

Srâvaka :  auditeur, se dit de quelqu'un qui a eu le privilège d'entendre directement le Bouddha du vivant de celui-ci, autre orthographe.

Stûpa :  Tumulus érigé selon les règles pour contenir les reliques du Bouddha ou d'un saint, bodhisattva ou sage. Il obéit à un  certain positionnement surtout dans son aspect tibétain de chorten.

Tanhâ :  désigne la soif ou désir engendrant l'insatisfaction, cause principale de la souffrance et du samsãra.

Tanjiour : commentaires sur les 108 volumes du Kanjiour et d'autres auteurs renommés.

Tantra :  (1) pratique à caractère ésotérique voire magique, dont les racines sont antérieures à l'existence du Bouddha, héritières  soit de l'hindouisme, du Bön, des chamanismes et animismes préexistants des régions où elles se sont plus ou moins amalgamées à la doctrine bouddhique;
(2) pratique ésotérique dont les nombreux développements lui sont postérieurs et qui ne font pas partie expressément de l'Enseignement de base du Bouddha. On leur a attribué une connotation faussement sexuelle en confondant abusivement stupre fornicatoire et codification morale.

Tathatâ :  ce mot à plusieurs interprétations, mais la plus plausible est la qualité d'être tel, ou telléité.

Tathâgata :  épithète du Bouddha " l'Ainsi-venu, l'Ainsi-allé "

Tathâgatagarbha :  la nature de Bouddha présente dans chaque être. 

Theravâda :  école dite du petit véhicule. Doctrine des Anciens réunis en concile peu après la mort du Bouddha.

Tripitaka :  Triple corbeille de l'Enseignement comportant le Vinaya ou règles monastiques, les Soûtras ou discours du Bouddha, l'Abidharma ou commentaires sur ces discours.

Upâdâna :  degré intensif de la soif du désir, considéré comme l'attachement.
Upekkhâ :  imperturbabilité, ne doit pas être confondue avec la sensation d'indifférence, appelée elle, adukkhâ-asukhâ vedanâ (sensation neutre, à savoir sans souffrance - sans bonheur).

Vimokkha :  libération, affranchissement.

Vijñâna :  la conscience est le cinquième skandha et le troisième lien, se divise en six sortes selon les organes des sens... et même plus !.

Vinaya : le Vinaya détaille les règles morales et les règles de conduite établies par le Bouddha en réponse aux problèmes particuliers qui se présentaient au sein de la communauté. Il y a des règles spécifiques pour les moines, les nonnes et les laïcs.

Visuddhi :  purification.

Vajrayâna :  école dite du Véhicule de Diamant, elle intègre en une seule voie les enseignements du petit et du grand véhicule. Particulièrement répandue au Tibet.

Yâna :  dénommé abusivement véhicule. Défini comme Moyen de parvenir, c'est en fait la tradition, adoptée par différentes écoles, pour parvenir à l'Éveil sous ces différentes appellations. Il est impératif de leur ôter quelconque velléité de suprématie. Elles sont différentes et peuvent-être quelquefois progressivement complémentaires dans leur approche respective.

Yidam :  Dieux tutélaires du Tibet et des lamas, invoqués afin d'être protégés dans les nombreuses circonstances de la vie. On admet aussi que ce terme dénomme la personnalisation d'une fonction de l'Éveil sous forme d'une déité.

Yoga :  union avec le divin ou le cosmique.

Yogâcâra :  école bouddhiste idéalisante, selon laquelle le Triple monde n'est que formation mentale.

Zen :  héritier du Dhyâna bouddhique et du Ch'an chinois, le Zen repose avant tout sur la pratique méditative silencieuse. C'est par excellence la tradition (quatre écoles connues) qui perpétue la quintessence du Lâcher-prise.